Chronique élogieuse de Fell sur Slow Show. [...] En effet, à l’écoute de ce Fell, on mesure la somme de travail et de talent pour que la majesté de ces mélodies se déploie dans toute sa souveraineté et sa beauté mystérieuse. Tel un orfèvre, John Cunningham a paré ses chansons d’une ornementation baroque du meilleur effet afin de décliner avec le plus de justesse possible la palette des émotions qu’il voulait faire ressentir à ses auditeurs. Après une écoute attentive de ce recueil on admet sans efforts que les arrangements qu’il a fondus dans ce florilège de mélodies sont toujours au service des chansons et n’alourdissent pas le propos mais bien au contraire, surlignent avec parcimonie et bon escient chaque idée en les enrobant amoureusement dans une production de haute couture. C’est bien là la réussite incontestable de l’album qui en regorge.
Dès le premier titre, on ne peut résister à cette voie mélancolique à certains égards et d’une pâleur lumineuse qui sait devenir aérienne lorsque la mélodie fait de l’escalade « Let Go Of These Dreams » ou « Often The Ghost » ou le songwriter semble vouloir s’affranchir de l’apesanteur, accompagné par un piano aux notes impressionnistes. Et que dire de la pièce monumentale de l’album qu’est « We Go So We Don’t Know » ou un piano accompagné d’une flûte vont cahin caha puis grimpent avant d’être rejoints par une guitare dont les sons ne semblaient appartenir qu’a Georges Harrison, puis la mélodie change pour se transformer en cavalcade de synthé répétitive enrobée par un orgue antique à la solennité baroque. On ne pensait alors que des artistes comme Andy Partridge (XTC) ou Martin Newell capables d’un tel tour de force , pour bâtir une telle cathédrale Pop. [...]
Slow show
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