Le premier album solo de Boris Maurussane, Social Kaleidoscope, a été conçu comme un tout, avec des thèmes récurrents, dans l’esprit du Smile des Beach Boys, mais avec une inspiration davantage tournée vers la pop canterburienne (Robert Wyatt, Caravan) ou baroque (The Zombies, Montage), le jazz (John Coltrane), l’impressionnisme (Debussy) et la Musique Populaire Brésilienne. Au final, compte tenu de sa voix et de son univers mélodique et harmonique, sa musique nous emmène un peu plus vers Stereolab. En découle un psychédélisme ouvragé, incarné et rythmique, grâce notamment à la présence des batteurs Jean Thevenin (François and the Atlas Mountains, Jaune, Orouni...) et Stéphane Bellity (Ricky Hollywood, Juliette Armanet, Melody’s Echo Chamber, Halo Maud...).
Pour les arrangements, il a fait appel à de nombreux instrumentistes issus de la musique baroque ou classique ainsi qu’à la pianiste de jazz Sandrine Marchetti afin de donner corps à ses recherches sur les timbres, les couleurs, soulignant la richesse harmonique de sa musique; sont ainsi convoqués épinette, trompette, hautbois, basson, cor, cordes...
L’album bénéficie en outre des contributions de Julien Gasc à l’orgue, Dick Turner (Carlos Orval Sibelius) au trombone, Gabriel Nauleau (Fantasy Orchestra) à la trompette, Emma Broughton (Olivier Marguerit, Thousand, Blumi) à la flûte traversière, Laurent Talon (Dorian Pimpernel) à la basse.
À ces orchestrations colorées répond le travail effectué par Boris Maurussane sur les guitares, tantôt sèches et folk, tantôt limpides et impressionnistes ou saturées et abrasives, noyées dans les échos psychédéliques. Le tout mêlé à des orgues et des flûtes à bec réverbérées, voire des textures plus synthétiques.
Pour le mixage et la post-production il a fait appel à Stéphane Laporte alias Domotic (Maxwell Farrington et le Superhomard, Forever Pavot, Fuzati, Carlos Orval Sibelius, Karaocake...) et à Angy Laperdrix (Chevalrex, Aquaserge, Dorian Pimpernel, Mocke, Barbara Carlotti...); pour le mastering, à Phil Shaw (Andy Shauf, Tahiti 80, The Last Detail...)
Les textes, en anglais, énigmatiques de prime abord, révèlent à bien les lire des obsessions assez personnelles : la méditation au coeur de la nature et le retour aux réalités foncières, le rapport au temps, attente, souvenir, nostalgie, fantasme, expectative - amicale, amoureuse, sociale, politique...Le titre Social Kaleidoscope tiré de "La Recherche du temps perdu" de Proust, est ici appliqué à l’une des visées de la musique qui est de susciter un bouleversement dans la société, de renverser le kaléidoscope social, par les liens nouveaux qu’elle créé entre les individus, la tentative de redonner un poids social, politique, aux musiciens et aux auditeurs.
Entre ces textes et la musique s’instaure un dialogue, où les développements instrumentaux sont autant de travellings, de longues descriptions, où la structure des chansons est narrative.
"Je voulais un album placé sous le signe de la vigueur" déclare Boris Maurussane au sujet de son disque Social Kaleidoscope, dont les "splendeurs d’été" ont été saluées par Bertrand Burgalat (Rock’n’Folk) et on espère aussi par vous.