Hugo, un retour brillant, et trois dates en Belgique
18 ans après avoir posé sa "Nacelle" sur toutes les ondes, Hugo est de retour avec une des plus belles surprises "chanson" de 2014. Il s’offre un triptyque belge à ne pas rater à Liège, Bruxelles et Namur, entre le 20 et le 22 novembre.
La surprise fut de taille ! En juillet dernier, Hugo remplace au pied levé Emmanuel Moire, souffrant, dans la programmation des Francofolies de Spa. Avec, sous le bras " L’homme du soir ", un nouvel album fabuleux !
Après avoir disparu des radars de la chanson, malgré deux beaux succès dans les années nonante et un deuxième disque en 2005, voici que le troisième arrive sans prévenir. Et nous séduit instantanément ! Notamment le titre " Vers l’Ouest ", dont le clip a été tourné à Huy, grâce à une campagne de financement participatif (" crowdfunding " en anglais dans le texte).
Comme le bon vin prend de l’âge…
Malgré sa voix acidulée presque juvénile, " L’homme du soir " a presque 50 ans. Difficile, en réécoutant aujourd’hui la fraicheur de son tube " La Nacelle ", d’imaginer que le temps passe si vite. 18 ans se sont pourtant écoulés!
" Le temps file, c’est vrai, mais ce n’est pas un souci pour moi ! Parce que je me sens mieux aujourd’hui que quand mon deuxième album est sorti par exemple ", nous confie Hugo Chastenet. " A l’époque, je n’étais pas très content de ma vie. Je suis fort dans les sensations, l’instant présent, sensible a la nature, plutôt animal que théorique. Plein de gens me disent que je ne fais pas mon âge. "
Il a toujours fait de la musique, mais n’a pas toujours trouvé de label pour suivre ses envies. " Je n’ai jamais arrêté de composer mais, à certains moments, j’ai dû avoir un boulot pour vivre. J’ai travaillé dans une médiathèque en France. Mais, j’ai dû décider d’arrêter parce que, travailler la journée et continuer une activité artistique, ce n’était pas compatible. Il a fallu faire des choix. Et là, j’ai retrouvé un interlocuteur intéressant, le label Hot Puma, avec quelqu’un qui aime ce que je fais, mais aussi ce que j’aime ! Pour qu’il y ait un dialogue intelligent. Grâce à ce label, j’ai rencontré mes musiciens dont Jérôme Mardaga (Jeronimo). Sans oublier Vincent de Bast, super ingénieur de son, mon allier ! "
Une lenteur non calculée
Hugo aime prendre son temps. " La formule ", son premier album, en trouve une excellente en 1996, avec notamment " Les photos " et surtout " La nacelle ", un air qui offrira à sa carrière un joli baptême. " Elle est rentré dans le cœur des gens et j’ai toujours beaucoup de plaisir à la chanter ! " nous précise-t-il.
Mais la suite, " La nuit des balançoires ", se fait attendre neuf ans. Puis neuf ans encore pour nous livrer " L’homme du soir ". C’est sans doute une des raisons pour lesquelles certains le rapprochent d’un Laurent Voulzy.
" Neuf ans entre chaque disque, c’est inhabituel. Ce n’est certainement pas bon du point de vue du business de la musique. Ceci dit, je n’ai aucun regret. Mais l’album prochain sortira déjà dans moins d’un an ! Pour le reste, je ne sais pas pourquoi on m’a plusieurs fois artistiquement rapproché de Voulzy. Sans doute la voix et notre amour partagé pour la pop très mélodique, comme celle des Beach Boys par exemple. Mais, franchement, cette comparaison est un peu paresseuse ! "
Il avoue par ailleurs ne pas écouter beaucoup de musique en français : " J’ai un gros coup de cœur pour Aline, groupe dont le sens mélodique est très poussé. Je me réjouis aussi du retour des Innocents ou de Daho, mais sinon, c’est surtout la pop anglo-saxonne qui m’accompagne. Il y a une chanson en anglais sur ce disque mais c’est une exception. En France il n’y a pas énormément de mélodistes. Du coup, c’est plus original de chanter en français."
Le résultat de cette pop francophone est assez bluffant. Un grand retour avec ce disque aussi léger qu’accrocheur. Une piqure de rappel du grand talent d’un artiste discret à (re)découvrir au Mad Café à Liège le 20 novembre, au Botanique à Bruxelles le 21 et au Belvédère à Namur le 22. Foncez !
François Colinet