Chronique de Parcelle Brillante, le nouvel album de Orwell en direct d'Italie et plus particulièrement de Sardaigne. Et tout ça malgré une situation sur place peu réjouissante. Forza Italia ! Grazie di cuore a Pier Vanni Cossu !
La voici habilement traduite en français :
Sans tomber dans la banalité en répétant bon nombre de choses déjà dites à leur sujet, avec légéreté, on pourrait définir la musique des Français d’Orwell comme une pop référencée.
Les disques qui ont précédé ce nouveau "Parcelle Brillante" sont autant de panneaux indicateurs qui nous conduisent directement aux grands noms de la pop mondiale, de Bacharach à Stereolab en passant par les Prefab Sprout et les High Llamas avec des arrêts obligatoires dans la musique de film qui trouve ses plus grands représentants en Italie (N. Rota, P. Piccioni, P. Umiliani, S. Cipriani, E. Morricone).
Comme par le passé et comme dans ces nouvelles compositions apparemment simples, on retrouve l'inspiration et l'esprit de Jérôme Didelot pour tisser des arrangements sophistiqués qui développent des liens symboliques avec les noms pré-cités.
Le titre du disque, ainsi que les paroles des chansons qui le composent, par contre, ont une origine complètement différente, en fait, ils sont inspirés par une immersion profonde du musicien de Nancy dans l'écriture de l'auteur américain Theodore Sturgeon.
Les thèmes de la solitude et de la diversité, parmi les plus chers à Sturgeon lui-même, croisent la sensibilité de Jérôme Didelot qui essaie de donner une vision positive de ce qui à première vue peut apparaître comme une faiblesse qui, si elle est présentée sous un angle meilleur, peut, au contraire s'avérer être comme une nouvelle force.
Musicalement, le disque est très bien construit. L'élégant démarrage cinématographique ("Dérivation") laisse immédiatement la place à une composition très catchy avec des références claires à la pop du tout début des années 80, fils des Korgis, New Musik et O.M.D. ("Jamais Assez"). "Les Mains De Bianca" englobe l'âme des High Llamas, Stereolab et Giorgio Tuma dans une seule étreinte, tandis que "Les Ondes" est une référence claire à la french-touch de Tahiti 80, Air et Phoenix, parfaitement réussie, suivi par un intermède nostalgique digne des meilleurs Gilbert O 'Sullivan dans le chaloupé « Lone".
À la fin, il y a même de la place pour une composition de style « canterburien », une toile qui dépeint un paysage en gris et rose, des nuances si chères à Richard Sinclair ("Parcelle Brillante") qui s'incline doucement vers l'épilogue minimal de " Dors Encore ", court morceau choral, hommage référence à Brian Wilson et aux Beach Boys.
Cinq ans après leur dernier signal sonore, ces artisans pop raccrochent les notes laissées suspendues avec "Exposition Universelle" en gardant foi en leur ligne francophile mais avec l'oeil du grand frère prêt à capter les sons du monde. (PVC)