Un peu avant l’été, Tahiti 80 publiait Crush!, chanson pop parfaite qui avec sa basse montée sur pneumatiques, imposait son énergie de petit soleil domestique. Premier extrait de Ballroom, Crush! était alors accompagné d’une magnifique reprise du Garra de Marcos Valle.
Au delà du Brésil, les références de Tahiti sont multiples: Beach Boys, McCartney, Primal Scream, Phoenix (pour l’alchimie du morceau pop taillé au cordeau). Ils utilisent les mêmes synthés que Cyndi Lauper et Cock Robin ont usé et abusé au milieu des années quatre-vingt. Mais, contrairement à ces derniers, "Ballroom" est une série sans faille de chansons chaloupées et réjouissantes, un carnaval de contre-pieds et de petits ponts, de galopades imprévues et de gestes fous. Autogéré sur ses trois précédents albums, Tahiti 80 est cette fois épaulé par le brillant Richard Swift (collaborateur ou producteur des Shins- jamais loin dans cet album- des Black Keys ou de Foxygen) qui donne au terreau synthétique des Français toute sa grandeur.
"T.D.K." est une balade transformée en randonnée stellaire par des envolées magiques, tout comme "The God of The Horizon", titre dans lequel se ressent fortement l’influence de Mc Cartney. Ballroom fourmille d’idées et des possibilités musicales infinies, échappant à toute tentative de classement dans un genre particulier. Les refrains enivrants de "Missing" ou "Seven Seas", la beauté renversante de "Love by Numbers", l’amplitude formidable de "Back 4 More" ou le finale élastique "Solid Gold" : Ballroom, sixième essai transformé du groupe, est aussi la bande originale de vos plus beaux rêves. Et si, comme moi, vous êtes un peu passés à côté de ce groupe fabuleux ces dernières années, ce disque est une l’occasion d’un ultime rattrapage, une invitation à une épopée sonore à peu de frais.