Culturopoing aime le nouvel album de John Cunningham ! [...] Il faut quand même qu’il ait un peu de personnalité l’oiseau, pour nous saisir à ce point, pour que sa douceur ne se confonde avec le miel. C’est tissé et soyeux, mais ça remue tranquillement au gré des modulations et des inflexions, qui sont autant de paysages transitoires de l’ombre à la lumière. Il y a aussi les feuilletages instrumentaux, les emballements orchestraux, la rondeur des basses, et l’allégresse des percussions comme dans le titre inaugural, plein de couplets beatlesiens et de refrains, gracieusement emboités. Let go of those dreams est une symphonie pop miniature sans pesanteur. Flûte et guitare acoustique donnent une coloration pastorale comme dans le très beau Often a Ghost qui déploie ses harmonies vocales, des onomatopées « pa-pa-pa », sur un tumulte percussif. Les pop song concentrées alternent avec des développements plus marqués, comme dans le quasi progressif We get so we don’t. On y entend une suite couplet refrain, tous deux alternés comme des mouvements autonomes, un point d’orgue suivi d’un pianotage joué en boucle sur un ostinato rythmique. Possible cousin du Krautrock ou des instrumentaux ludiques de Todd Rundgren, le titre sonne la mi-temps de la première face, avec son drôle de motif en spirale, un surplace radieux, et sa détente finale presque jazzy. Something about the Rain fait redémarrer le disque sur un hymne pop, doux et plaintif, avec ses fins de versets étirées et ses syllabes en suspens, météorologiques. Le morceau prend des airs d’arc-en-ciel en fin de course, faisant alterner les impressions changeantes. Le murmure de la basse rebondit sous les paroles, un orgue brumeux en fond, avant l’éclaircie finale des chœurs – a perfect song. I Can’t fly commence comme une variation éthérée du titre précédent. Le chant vaporeux s’approche de Richard Davies et Eric Matthews, avec un chorus de saxo et un peu de piano en coda… [...]